Naissance de La Magistère

                     Au XIIIème siècle, "le chemin de l'eau"c'est à dire la navigation sur la Garonne est réouvert. Si bien qu'un tout petit nombre d'habitants vont essayer de s'y établir d'abord comme pêcheurs, puis comme marins. Ce sont ces derniers qui vers 1280 jettent les premiers fondements de La Magistère.

                     La tradition populaire veut que le nom de La Magistère soit celui de la femme qui tenait une auberge sur les bords du fleuve avec son mari. Celui-ci était très certainement maître du bateau, le pilote nommé magister, son épouse était donc la Magistero. Peu à peu le nom de l'auberge devient le nom de ces quelques habitations groupées; un nom  général se substitue  au nom particulier pour devenir un nom de lieu. Et Clermont va désigner désormais sous le nom de La Magistère ( en deux mots) le petit groupement  des bords du fleuve qui dépend de lui.

                    Vers la fin du XIIIème siècle, La Magistère commence à se developper. Les corporations des mariniers assurent le remorquage des bateaux qui s'effectue parfois avec des boeufs quand le chemin de halage n'existait pas, mais le plus souvent avec des hommes.

                    C'est au XVIIème siècle que La Magistère prend définitivement son essor.

                    Le XVIIIème siècle va marquer l'affranchissement de La Magistère. Non seulement la ville va se construire presque entièrement et s'enrichir grâce au commerce. Elle obtiendra en 1782, le droit de suivre le culte à La Magistère même, et en 1790 elle posera les premières bases de son affranchissement communal. C'est à cette époque que les premières maisons furent bâties.

                    Les départements furent créés en novembre 1789; le département du Lot-et-Garonne fut créé le 9 janvier 1790 et le canton de Valence y fut rattaché. Notre chef lieu fut Agen.

                    La patrie fut déclarée en danger en juillet 1792, c'est le début de la Révolution et de l'Empire.

                    Un seul changement administratif important est à signaler. Montauban demande à devenir Préfecture, Napoléon de passage en 1808,  accorda et créa le département du Tarn-et-Garonne. Le canton de Valence d'Agen tout entier fut détaché du Lot-et-Garonne et rattaché au nouveau département. Cette séparation fut cruelle au canton qui avait toujours fait partie de l'Agenais.

                    Le 9 mai 1832, une supplique fut adressée au Roi Louis-Philippe afin que le canton de Valence soit de nouveau réuni au Lot-et-Garonne . Elle ne fut pas entendue et le 2 octobre 1847, le poète patois Jasmin était reçu par Monsieur Bourgeat, Maire de La Magistère. Il lui remis un poème intitulé: " Uno perlo d'Agen perdudo".

 

UNE PERLE D'AGEN PERDUE

En lançant des ses flots les amoureuses notes,

Autrefois, comme aujourd'hui, le Garonne 

Qu'Agen à l'entour d'elle avait 

Une ceinture de petites villes 

Perles de feu, perles de fleurs,

Qu'elle nomma toujours ses amours.

 

Mais un jour l'Empereur passa dans la contrée

Et la terre en trembla;

De notre ceinture emperlée

Une perle se détacha;

Montauban l'eut vite volée

Agen l'aimait et la pleura.

 

Et moi dont la Muse travaille,

Dans La Magistère aujourd'hui, 

En la voyant qui tant se mire

Dans la Garonne jour et nuit,

Je me disais: Si l'on me faisait roy

Je referais ta première maille

Jolie perle et tu retournerais, 

A la ceinture où tu tant tu luisais!

 

Extrait du rapport de stage de Madame RAFFIN Céline. (1992-1993)